La croisière s'amuse
Après 10 ans de cambrousse provençale, et deux ans sous les tropiques, on peut légitimement se poser la question: serions-nous capables de revenir à la vie parisienne et d'habiter à 6 dans un deux pièces?
Pour le savoir - et uniquement dans ce but scientifique - nous avons tenté pour vous l'expérience: huit jours à quatorze (dont 9 enfants) sur un voilier!
Afin de mettre toutes les chances de notre côté, nous nous sommes entourés des meilleurs: j'ai nommé les Balist'eaux ,qu'on ne vous présente plus. Ayant lâchement décidé de nous abandonner au mois d'août pour les charmes nettement moins ensoleillés de la Bretagne, ce tour de l'île des Pins doit clôturer de la plus belle manière leur deuxième séjour calédonien.
Allez ,c'est parti: FX à la barre, les treize autres sur le pont, larguez les amarres!
La météo des premiers jours s'annonce maussade. Qu'importe: nous partons de nuit! Après une première nuit sous les feux rassurants du Phare Amédée, nous profitons d'un beau lever de soleil:
Puis assez vite c'est la grisaille.
Franck, le frère de Caroline, prêtre à Paris, nous accompagne. C'est dimanche. Nous aurons donc la messe à bord, et avec les moyens du bord!
A défaut d'un grand soleil, le vent est au rendez-vous pour la traversée. Pour les plus grands il est temps de retrouver ses marques en manoeuvrant les voiles, les bouts, les winches et autres ustensiles de navigation:
Pendant ce temps chez les plus jeunes, l'ambiance est à la détente...
... voire carrément studieuse!
Nous tractons derrière nous Baliste, le bateau des... Balist'eaux (les plus sagaces d'entre vous auront donc deviné d'où vient leur nom de guerre) A tour de rôle nous y embarquons pour soulager notre yacht et gagner quelques précieux dixièmes de noeuds:
Après un jour et demi de navigation, nous arrivons sous un timide rayon de soleil dans la magnifique baie de Kuto:
Faux départ le lendemain: la météo est vraiment médiocre, et nous avons une longue navigation devant nous. Nous préférons rebrousser chemin et revenir mouiller en baie de Kuto. Heureusement, car après une petite heure de zodiac, Lui était déjà bien secoué et passablement mouillé!
Retour donc à nos jeux de cartes. Les plus courageux tenteront l'ascension du pic N'ga, d'où la vue pourrait être magnifique (avec un p'tit rayon de soleil en plus)!
A l'aube du quatrième jour, le soleil daigne enfin faire de belles apparitions. En avant matelots, hissez la grand'voile, c'est parti pour le tour de l'île des Pins!
Nous sortons deux lignes de traîne, en comptant sur notre bonne étoile. En effet les filles ont prévu un repas de moins que le compte: quelle confiance! Eh bien elles n'ont pas été déçues! Au menu de ce soir, un magnifique thon jaune qui nous fera bien deux repas à quatorze! Et, dans les jours suivants, une carangue (relâchée car potentiellement pas comestible), un autre thon et un mékoi absolument délicieux.
Et le clou du spectacle, un énorme barracuda au sourire ravageur...
En chemin nous profitons de Baliste pour approcher des criques sauvages et patrouiller dans le bleu "lagon" des fonds blancs:
Pour deux nuits nous mouillons en baie d'Oro, anse bleue turquoise bordée de grands pins colonnaires.
Baignade autorisée mais non surveillée... comme on dit dans ces cas-là, à vos risques et périls! A toutes fins utiles, je vous donne une astuce: quand on voit des pointes noires au bout des ailerons et des nageoires, ils ne sont pas dangereux!
Nous allons nous baigner à la piscine naturelle, sorte d'aquarium à ciel ouvert rempli de poissons de toutes les couleurs...
Ou tout simplement dans la baie devant notre bateau:
Avec le soleil, la température monte aussi à bord, et les soirées s'animent!
Les soirées, mais aussi les journées:
Encore une journée de farniente avant de reprendre le large:
Et c'est le moment des traditionnelles photos de famille:
Et pour ceux qui veulent nous écrire, on vous rappelle notre numéro de code postal:
Sixième jour: départ pour la baie de Gadji. L'un des coins les plus sauvages de l'île des Pins: pas de route pour y aller, et des tribus pas commodes (quand on voit une grosse marmite sur le feu au bord de la plage, mieux vaut ne pas s'approcher...). La baie est un immense lagon avec toutes les teintes de bleu, bordé de rochers en forme de champignons géants:
Nous voici partis pour une exploration de la baie, avec Baliste et la petite annexe de notre catamaran (là on frime, y a un moteur derrière mais on n'avait presque plus d'essence!)
On croyait trouver des kanaks, en fait c'étaient des égyptiens!
Les enfants exercent leur créativité derrière la caméra:
Oro, Gadji
Retour au bateau dans l'après-midi:
Et c'est parti pour une séance de plongeons:
En soirée, nous profitons de la vue depuis le haut du grand mât:
... avant un joli "clair de lune":
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le septième jour il était temps de reprendre la mer pour la "Grande Terre". Bien contents d'avoir pu voir enfin l'île des Pins sous son meilleur jour.
Au programme du huitième jour, le désormais traditionnel arrêt à la passe de Mato. Concours de plongeons devant la barrière de corail:
Et bien sûr, que le champagne coule à flots!
Après cette semaine dense et réussie, les visages sont réjouis:
Les Balist'eaux vont repartir vers des cieux moins cléments... Nul doute qu'ils ont comme nous fait le plein de belles lumières pour éclairer la grisaille bretonne. Nous leur souhaitons bon vent!